- -oire
- 1. -oir, -oire❖♦ Suffixe de noms masculins et féminins, du lat. -orius, servant à former des noms d'instruments.REM. Ces suffixes, du fait de l'évolution des techniques, ont une productivité limitée (par rapport à -eur, -euse servant à former des noms de machines; → Plantoir; planteuse). Ils servent encore à former des noms d'outils artisanaux, de dispositifs (→ cit. 1, Goncourt) ou même des substantifs abstraits (→ cit. 2, Césaire, avec une intention stylistique ironique).1 (…) des tapisseries représentant des saintes brodées à l'aiguille, des crucifix, des portoirs de faïence (…)Ed. et J. de Goncourt, Journal, t. III, p. 130.2 Les Vietnamiens, avant l'arrivée des Français dans leur pays, étaient gens de culture vieille, exquise et raffinée. Ce rappel indispose la Banque d'Indochine. Faites fonctionner l'oublioir !Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, p. 35.3 Une conséquence de ce phénomène (la mécanisation) a été d'imposer -eur, -euse à la place des anciens suffixes de noms d'instruments. Ainsi les mots en -oir qui désignent des instruments aratoires ou ménagers sont relégués au rang d'instruments de jardinage pour les premiers et de reliques ou d'objets artistiques pour les seconds : binoir (…) affenoir, lustroir (…) ratissoire, bassinoire, etc. Dans d'autres, la motivation suffixale n'est plus sentie : baignoire.J. Dubois, la Dérivation suffixale, p. 44.————————2. -oire❖♦ Suffixe servant à former des adjectifs, d'après les adjectifs latins en -orius, sur la base d'un substantif en -tion (ostentatoire, diffamatoire). — REM. Le plus souvent, il s'agit de formes en -ation, -atoire. Exemple :0 La grenade, le ventre, les seins, sont comme des preuves attestatoires de la réalité.A. Artaud, l'Ombilic des limbes, Œ. compl., t. I, p. 63.
Encyclopédie Universelle. 2012.